@. Ampère et l'histoire de l'électricité 

M. Ampère communique de nouvelles expériences électro-dynamiques qui ont pour objet : 1° De donner la description d'une nouvelle expérience et de l'appareil qu'il a fait construire pour donner à cette expérience toute la précision possible ; elle sert à établir la relation entre les deux coefficients de la formule de la force électro-dynamique d'une manière plus simple et plus rigoureuse que celle qu'a suivie M. Ampère dans le mémoire qu'il a lu à l'Académie le 18 juin 1822. 2° De déduire de cette formule plusieurs nouveaux résultats, tels que la valeur de l'action mutuelle de deux conducteurs parallèles, celle du mouvement de rotation imprimé par un conducteur rectiligne à un autre conducteur rectiligne pour faire tourner celui-ci autour du point d'intersection de leurs directions, et la valeur de la force qui tend à faire marcher une portion du conducteur voltaïque d'une forme quelconque parallèlement à un conducteur rectiligne dont cette force émane.

L'académie reçoit : Mémoire sur une expérience électro-dynamique suivi d'une lettre à M. Ghérardi, par M. Ampère.

M. Azais lit un Mémoire sur la chaleur et le magnétisme du globe. Ce manuscrit sera examiné par une Commission composée de MM. Ampère et Beudant.

M. Bremner, pasteur de l'Eglise d'Ecosse, écrit à l'Académie pour lui adresser un Mémoire sur le magnétisme. Ce mémoire est renvoyé à une commission composée de MM. Ampère et Fresnel.

M. Savary lit un Mémoire sur les Phénomènes d'aimantation produits par les courants électriques. Ce mémoire sera examiné par une Commission composée de MM. Arago, Ampère et Dulong qui en feront leur Rapport.

M. Becquerel lit un Mémoire sur les décompositions chimiques opérées avec les forces électriques à très petites tensions. MM. Ampère et Dulong, commissaires.

M. Ampère lit une Note sur une Nouvelle expérience électro-dynamique qui constate l'action d'un disque métallique en mouvement sur une portion de conducteur voltaïque pliée en hélice.

M. Ampère fait sous les yeux de l'Académie l'expérience qu'il avait annoncée dans la séance précédente ; elle a pour objet le mouvement qu'un disque métallique tournant dans un plan horizontal imprime à une partie du conducteur voltaique pliée en double hélice. Ce mouvement est entièrement semblable à celui que le même disque imprime à un aimant dans l'expérience de M. Arago. Celle de M. Ampère prouve que cette sorte de mouvement peut être produit par la seule action de l'électricité, sans qu'il soit nécessaire d'employer un corps aimanté.

M. Ampère lit un Mémoire sur l'Action exercée par un circuit électro-dynamique formant une courbe plane dont les dimensions sont considérées comme infiniment petites, sur la manière d'y ramener celle d'un circuit fermé, quelles qu'en soient la forme et la grandeur, sur deux nouveaux instruments destinés à des expériences propres à vérifier la détermination de l'action mutuelle de deux éléments de conducteurs, sur l'identité des forces produites par des circuits infiniment petits et par des particules d'aimant, et sur un nouveau théorème relatif à l'action de ces particules.

M. Arago communique un mémoire de M. Léopold Nobili intitulé Projet d'un système établi pour mesurer les courants électriques. Les commissaires nommés pour examiner ce Mémoire sont MM. Ampère et Dulong.

L'Académie reçoit Théorie mathématique du courant électrique par M. le docteur G.S. Ohm, Berlin, 1827, in-8°. MM. Dulong et Ampère sont priés de faire un Rapport verbal au sujet de cet ouvrage.

M. Pouillet lit un Mémoire sur l'Electro-magnétisme. MM. Poisson, Ampère, Fourier et Dulong, commissaires.

Deux Mémoires de M. Haldat, l'un sur la diffraction, et l'autre sur le Magnétisme en mouvement. commissaires, MM. Poisson et Ampère.

M. Becquerel lit un mémoire initulé Du dégagement de l'électricité dans le frottement des métaux entre eux. Ce Mémoire est renvoyé à une commission composée de MM. Ampère, Arago et Dulong.

M. Ampère offre à l'Académie son ouvrage intitulé Mémoire sur l'action mutuelle d'un conducteur voltaïque et d'un aimant, in-4°.

M. Pouillet lit un mémoire sur la Mesure du courant électrique et sur un Moyen de déterminer l'intensité magnétique de la terre. Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de MM. Ampère, Dulong et Beudant.

M. Liouville adresse un Mémoire sur la Théorie physique des phénomènes électro-dynamiques, et dans lequel il examine l'hypothèse des deux fluides électriques. Ce travail sera remis à une Commission composée de MM. Arago, Ampère et Dulong.

M. Becquerel est nommé à la place de M. Ampère pour faire partie des Commissions chargées d'examiner les Mémoires suivants : Sur l'influence de la multiplication des barreaux dans le circuit de Seebeck, par M. Delaborne. Sur la théorie des phénomènes électrodynamiques, par M. Liouville Cosmologie ou Essai sur les cohésions moléculaires par M. Paret.

M. Person lit un Mémoire sur l'Electricité animale et sur le galvanoscope pour les courants instantanés. Ce Mémoire sera examiné par une Commission composée de MM. Ampère Dulong et Becquerel.

M. Zamboni donne des détails sur un Mécanisme par lequel l'électricité galvanique est employée depuis plus de deux ans à faire marcher une pendule. MM. Ampère et Arago sont chargés de rendre compte de ce mécanisme.

MM. Ampère et Navier font le Rapport sur le Mémoire de M. Liouville sur des observations de M. Poisson. La décision de l'Académie est ajournée.

M. Castel annonce avoir reconnu l'identité de l'électricité et du calorique. Sa lettre est renvoyée à l'examen de MM. Ampère, Dulong et Becquerel.

M. Haldat adresse des recherches sur l'incoercibilité du fluide magnétique. MM. Ampère et Becquerel sont nommés commissaires.

M. Ampère au mois d'août 1822, se trouvant à Genève, proposa à M. Aug. Delarive, qui avait bien voulu faire avec lui différentes expériences de recherches, d'en essayer une que M. Ampère avait déjà tenté une fois sans succès faute d'aimant assez fort. Cette expérience consiste à produire à l'aide d'un système électrique établi dans un fil conducteur, formant un circuit circulaire plusieurs fois redoublé, un autre courant par influence dans un cercle de cuivre suspendu avec un fil de soie, très près du premier, et à s'assurer de la production de ce dernier, à l'instant où l'on établit le premier par l'attraction ou la répulsion qu'exerce suivant la position de ses pôles, l'aimant sur le cercle. Cette expérience a d'abord été publiée dans la Bibliothèque Universelle de septembre 1822 et dans les Annales de Chimie et de Physique ; elle l'a été ensuite, avec plus de détails, avec la figure d'un appareil qui avait servi à le faire, dans le Recueil d'observations électrodynamiques de M. Ampère.

MM. Ampère et Becquerel lisent une note concernant les expériences qu'ils ont faites Sur la production des courants électriques par l'influence des aimants.

M. Ampère lit un Mémoire intitulé Expériences sur les courants électriques produits par l'influence d'un autre courant électrique.

M. Ampère lit une Note sur un appareil de M. Pixii fils, au moyen duquel on peut produire des courants électriques et des décompositions chimiques par la rotation d'un aimant.

M. Ampère communique verbalement les résultats de quelques expériences qu'il vient de faire avec M. Simon. "Si l'on refroidit ou si l'on échauffe un aimant placé dans une hélice formée par un fil de laiton dont les extrémités sont réunies par un galvanomètre, il se produit un courant électrique dont le sens et l'intensité varient avec la température du système". La circonstance la plus remarquable de ces courants, c'est leur continuité qui présente un contraste frappant avec les phénomènes découverts récemment par M. Faraday. A cette occasion, M. Ampère indique un fait observé par M. Savart, et qui, toutefois, ne lui paraît pas devoir se rattacher au même genre d'action que les phénomènes précédents. Cette observation consiste dans le mouvement de rotation continu que prend une aiguille aimantée lorsqu'on la place sur un bain de mercure graduellement chauffé.

M. Sollier annonce qu'il a trouvé un Moyen d'écrire à Paris par exemple, une lettre dont on pourrait connaître instantanément le contenu à St Pétersbourg. MM. Ampère et Becquerel prendront connaissance des procédés de M. Sollier.

Un Mémoire de M. Malton sur la Boussole est renvoyé à l'examen de MM. Ampère et Savary.

M. Ampère communique verbalement les résultats de quelques expériences nouvelles qu'il vient de faire sur la Production de courants électriques par l'action d'un aimant dont on fait varier la température. Son appareil est formé de deux aimants à peu près d'égale force placés parallèlement l'un à côté de l'autre, dans des hélices de fil de cuivre, construites de manière que les actions des courants produits par les aimants doivent s'y ajouter, tandis que les actions magnétiques sur le galvanomètre se détruisent presque complètement. En faisant varier graduellement ou brusquement la température de ce système, surtout lorsque les extrémités voisines des barreaux aimantés sont réunies par des étriers de fer doux, M. Ampère a constaté à l'aide du galvanomètre de Nobili, l'existence de courants électriques dans le fil de cuivre courant, dont le sens et l'intensité présentaient des variations fort irrégulières, mais qui pourraient persister pendant des heures entières. M. Ampère regarde comme très probable que les effets chimiques que Fresnel dit avoir obtenus par l'influence des aimants étaient dus aux variations spontanées de température de son appareil.

M. Peltier adresse deux Mémoires sur les Causes des phénomènes électriques qui seront examinées par MM. Ampère, Savart et Becquerel.

Un Mémoire de M. Maigron intitulé L'Etherisme est renvoyé à l'examen de MM. Ampère, Savart et Becquerel.

Un Mémoire de M. Le Molt intitulé Description et usage d'un nouvel appareil électro-positif et négatif est renvoyé à l'examen de MM. Ampère, Savart et Becquerel.

M. de Briche adresse un Mémoire intitulé Notice sur un phénomène physique. MM. Ampère et Savart sont nommés commissaires.

M. le capitaine Duperrey lit un Mémoire intitulé Considérations sur le magnétisme de la Terre. MM. Arago, Ampère et Becquerel sont priés d'examiner ce mémoire et d'en rendre compte à l'Académie.

M. Nervander donne lecture de l'extrait d'un Mémoire sur un Galvanomètre à chassis cylindrique à l'aide duquel on obtient immédiatement et sans calcul la mesure de l'intensité du courant électrique qui produit la déviation de l'aiguille aimantée. MM. Ampère, Becquerel et Savary sont nommés pour examiner ce travail et en rendre compte à l'Académie.

M. Becquerel au nom d'une commission fait le Rapport suivant sur un Galvanomètre à chassis cylindrique donnant immédiatement l'intensité du courant électrique correspondant à la déviation de l'aiguille aimantée, présenté par M. Nervander : Vos commissaires vous proposent donc, Messieurs de donner votre approbation au travail de M. Nervander. Signé à la minute: Ampère, Savary, Becquerel, rapporteur. L'Académie accepte les conclusions de ce Rapport.

Le même Membre donne lecture d'une lettre de M. Gauss, contenant les Résultats des observations simultanées de variations diurnes de l'aiguille aimantée horizontale, faites à Göttingue et Leipsig le 1er et 2 octobre dernier. Il prie l'Académie de charger une commission de faire un Rapport sur le Moyen de créer dans deux ou trois de nos colonies, des observatoires magnétiques qui correspondraient avec les établissements de cette nature déjà formés et avec ceux que l'association britannique demande en ce moment au Gouvernement anglais. La Commission est nommée ; elle se compose de MM. Arago, Ampère, Savart, Becquerel et Savary.

MM. Ampère et Becquerel sont chargés de rendre compte d'une note de M. Jacobi ayant pour titre Machine magnétique.

MM. Ampère et Becquerel examineront une note de M. Stevenson sur le Fluide électrique.

Un Mémoire de M. Masson sur des Phénomènes électro-dynamiques sera examiné par MM. Ampère, Becquerel et Savary.